ENZO JANNACCI

Pour présenter Enzo Jannacci, eh bien c’est simple, et compliqué, car Enzo, c’est l’inverse des chanteurs d’aujourd’hui, qui se cantonnent dans une seule spécialité la chanson, eh bien Enzo, lui, est ce que l’on peut appeler, avec affection un homme-orchestre, écoutez-bien ce à quoi il a touché dans sa carrière, de sa voix ou de ses mains, et avec succès depuis les années 50, la chanson, le théâtre, la musique de film, les sketches comiques, la télévision, l’écriture, et la médecine et tout ça avec grand bonheur .

Enzo Jannacci sait manier l’humour, toujours teinté de blanc mais aussi de noir, dans la même chanson, comme on va le découvrir dans ce portait.

Mais commençons par le commencement, Vincenzo Jannacci de sont vrai nom, est né à Milan le 3 juin 1935 originaire d’une famille des pugliesi , son père Giuseppe est un partisan de la première heure, il participera notamment à la défense du siège de l’aviation, piazza Novelli a Milano.

Enzo fréquente alors le lycée classique Moreschi où il organise déjà des spectacles avec un certain Giorgio Gaberscilk, qui se fera connaître plus tard, sous le nom de Giorgio Gaber.

En 1955

il commence ses premiers pas dans le cabaret, et l’année suivante il s’intègre au groupe Rocky Mountains comme batteur, s’exhibant dans un local historique du nom de la Taverna Mexico, le chanteur du groupe s’appelle d’ailleurs Tony Dallara, qui sera remplacé plus tard par Giorgio Gaber,le groupe, Rocky Mountains accompagnera souvent un certain Adrianio Celentano à ses débuts, et justement Celentano Gaber et Jannacci, joueront ensemble dans un autre groupe, I Rock Boys avec lequel ils participeront en 1957 au premier festival de Rock italien à Milan.

En 58 Jannacci forme avec Gaber le groupe les Due Corsari : une formation qui enregistrera quelques 45T en 1960, mais sans grand succès il faut bien le dire.

Enzo continue sa carrière dans un autre groupe : I Cavalieri, accompagné d’un certain Gigi May, qui n’est autre que Luigi Tenco.

En 61, Enzo Jannacci enregistre son premier 45T en solo avec deux chansons, Passagio a livello, et il giramondo, toujours en 61, il commence sa carrière à la RAI avec un sketch, unca ,dunca ,dans l’émission carosello, un deuxième sketch de Jannacci ,Pildo et Poldo ,sera retransmis à la télé jusqu’en 63, parallèlement, Enzo devient le pianiste de Sergio Endrigo, aux Derby Club, le temple Milanais du cabaret, où il rencontre Dario Fo et Renato Pozzetto,

En 63 la ricordi publie l’album, le canzoni di Enzo Jannacci.

1964 est une année importante pour le milanais, la maison de disque Jolly, publie le 45 T El portava i scarp del tennis, il débute sa carrière cinématographique, dans la vita agra, et il participe à l’émission, la fiera dei sogni, animée par Mike Bongiorno, on le retrouve également au théâtre avec Dario Fo, dans El portava i scarp del tennis .

Enzo a toujours été attaché a sa ville Milan, et il a toujours été un grand défenseur du dialetto milanesi.

Tout en continuant son intense activité discographique en 1967, il décroche la laurea de médecine à l’université de Milan, il travaillera même aux cotés du professeur Barnard en Afrique du sud. En février 68, il débute dans l’émission télévisée, Quelli della domenica, avec Cochi et Renato, et Paolo Villagio, tout de suite après, la maison de disques la Arc plubie, l’album Vengo anch’io no tu no,




1971 sera une année d’interprétation cinématographique pour le milanais, dans deux films le premier le coppie, de Mario Monicelli et l’udienza, de Marco Ferreri,

En 1972 naît son fils Paolo, en 73 la Derby Records édite l’album de Cochi et Renato , il poeta e il contadino dont Enzo écrit la musique et fait les arrangements.

En 74 il compose la musique du film Romanzo popolare, de Mario Monicelli.

En 75 il sort un nouvel album Quelli che, et il écrit les dialogues en milanais du film, la moglie vergine de Marino Girolami, la même année il obtient une nomination aux oscars avec la composition de la musique du film, Pascalino settebellezze .

En 76 il sort un nouveau 33T O vivere o ridere ,

En 77 il compose la musique du film Gran bollito de Mauro Bolognini, l’année d’après, il compose de nouveau la musique du film Saxophone de Renato Pozzeto .

En 79 il revient à la chanson avec la sortie de son nouveau LP, Fotoricordi, il remonte sur les planches avec le spectacle Saltimbanchi si muore.

En 80 la RAI propose le show Jannacci, en 82 ET 83 il redevient acteur avec deux films, Il mondo nuovo, de Ettore Scola, et Scherzo de Lina Wertmuller.

Il sort également un 45T Linéa Bianca e Moviola, qui devient le générique de la Domenica sportiva .

En 85 il poursuit sa carrière théâtrale, avec un récital intitulé, Niente domande, écrit par Bepe Viola, en 87 il retourne à la canzonette avec l’album, Parlare con i limoni en 88 il compose la musique du film Piccoli équivoqui de Ricky Tognazzi, la même année, son fils Paolo débute au théâtre avec Tempo di pace.

En 89 il participe à l’émission télévisée D.O.C. de son ami Renzo Arbore, en février de la même année, il participe aux 29eme festival de San Remo avec la chanson, Sé me lo dicevi prima, en 91 il retrouve le San Reno en duo avec Ute Lemper avec la chanson, la Photographie, ils obtiennent le prix de la critique.

En 93 il compose le générique du programme télévisé Quelli che…. il calcio, sur RAI due, conduit par Fabio Fazio. En 1994 il inaugure à Milan, il Bolgia umana, un cabaret qui offre des soirées musicales, et des spectacles gratuits, réservés en priorité aux handicapés, la même année il participe au festival de San Remo avec la chanson I soliti accordi.

En 95 aux cotés de Piero Chiambretti il participe à l’émission, Il Lauréatto bis, sur la RAI, deux ans plus tard il interprète un rôle dans le film Figurine.

En 98 il participe a son dernier San Remo avec la chanson Quando un muscicista ride, où il remporte le prix de la critique pour le meilleur texte,

En 2001 il sort son album, Come gli aeroplani,

Et enfin en 2005 il sort son dernier album du moment, intitulé 3/6/2005.


Actuellement, Enzo Jannacci, poursuit une tournée estivale, dans toute l’Italie et se consacre à ses patients dans son cabinet de Milan.

Pour conclure, je dirai que Enzo Jannacci, et toute sa bande de joyeux lurons, Dario Fo, Renato Pozzetto ,Paolo Villagio, et même Adriano Celentano, à la fin des années 50, dures pour tous les italiens, ont su redonner sourire, humour, et allegria, à une Italie en pleine reconstruction économique.

Mais pour Enzo toujours avec classe et talent.


MG